En Cm1, un instituteur zélé voulait nous faire découvrir le fabuleux Jean Ferrat. Nous étions en 1974, fallait se farcir des titres d'il y a dix ans, pendant que nous chantions à la récré et à tue- tête : "J'ai dix ans". Vous imaginez le décalage entre un mec au langage moderne et à la césure dans les textes face à un mec qui faisait des phrases et qui chantait comme en 1950 : en roulant des rrrr. Bon la montagne était belle, mais que c'était chiant. Depuis j'ai détesté tout ce qu'il faisait. Un soi-disant sympathisant communiste qui n'hésitait pas à être un procédurier exemplaire pour ses œuvres. D'ailleurs Universal a certainement sabré le champagne à sa mort et édité l’intégrale attendu par beaucoup sans attendre que le cadavre soit froid. On ne va pas parler de sa femme (titre 10) à qui il piquait des chansons écrites pour elle ! ( c'est dans le doc "il est minuit, Paris s’éveille") Bref, un mec bien comme Ferré. Je pense à lui car c'est le même cursus : des chansons parigotes et légères au début puis un virement politique incertain et ringard, qui fait sourire aujourd'hui.
Comme je ne pense pas qu'à ma gueule, je vous propose une compil' offerte par une société de vente par correspondance et très vite épuisée. Elle reprend des chansons multi-interprètes dans le domaine public avec des choses assez rares surtout le premier "Mon vieux" déjà édité chez Reader. Ensuite j'ai ajouté cinq inédits : son premier disque sous pseudo, les 2 chansons interdites sous procédure du 33 tours vite retiré "Le polonais" et rippé par mes soins (trouvé à 1 euro sur un puce) , plus un texte de Verlaine, document radiophonique. Bonne écoute, quant à moi je vais écouter de ce pas "Pour être encore en haut de l'affiche" sa plus grande chanson sur la colonisation américaine ! Après, évidemment on se fait un Sardou avec "Les ricains". C'est poilant la chanson française !
tronTenenbaum
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